Annick Hernot et Sabine Martin

Il n’existe pas de solution universelle

#EmbraceEquity #IWD2023

En cette Journée Internationale des Droits des Femmes, Audi Brussels se joint à l’appel de #EmbraceEquity. Nous avons demandé à Annick Hernot et Sabine Martin, deux de nos responsables supérieures, ce que cela signifie pour elles et comment elles voient cela chez Audi.

Sabine Martin

Pourquoi est-il important de #EmbraceEquity ?

Sabine : Mes valeurs fondamentales d’appréciation, d’intégrité et d’inclusion sont incarnées dans l’équité. Tout au long de ma carrière chez Audi, j’ai toujours été encouragée par ceux·celles qui m’entourent. Je peux honnêtement dire, pour moi personnellement, que travailler dans un environnement dominé par les hommes ne m’a jamais fait sentir désavantagée. Je crois que ma carrière s’est adaptée à moi et que j’ai pu la façonner comme je le voulais. Il y a tellement d’opportunités dans notre entreprise qui sont ouvertes à tou·te·s. Bien sûr, chaque individu·e, indépendamment de ses caractéristiques protégées, aura des besoins, des ambitions et des attentes différents. D’après mon expérience, Audi le comprend bien. J’ai eu la plus belle opportunité de prendre un congé sabbatique socio-écologique en travaillant avec des personnes handicapées. Mes collègues de management ont reconnu que j’avais besoin de cette motivation et m’ont soutenue dans ce projet. J’ai également vécu dans cinq pays différents et occupé diverses fonctions, gravissant les échelons jusqu’à un poste de haut management.

Annick Hernot

Annick : #EmbraceEquity est important car chacun·e de nous est unique et nous sommes tou·te·s dans des situations différentes. Lutter pour l’égalité pour tou·te·s, sans distinction de sexe, de race, d’orientation sexuelle est une aspiration très importante, mais ne tient pas compte du caractère unique de chaque être humain ou des différentes situations dans lesquelles chacun·e de nous peut se trouver. #EmbraceEquity en tient compte. Prenons un exemple pour illustrer cela : en application de « tou·te·s égaux·ales devant la loi », un·e manager pourrait organiser une réunion pour son équipe à 18h00.  Toutefois, s’il y a des jeunes parents dans l’équipe, une rencontre à 18h00 ne convient pas à tout le monde et, afin de donner à tou·te·s la possibilité de participer à la rencontre, elle doit être organisée à un autre moment de la journée.

Avez-vous remarqué des différences dans la façon dont chaque pays aborde l’équité des chances ?

Sabine : Je l’ai vraiment remarqué. Prenons l’exemple du retour au travail après un congé parental. Les femmes peuvent parfois avoir l’impression que leur congé parental les bloque quelque peu. Nous devons supprimer ce tabou absurde, ce congé n’est pas seulement pour les femmes d’ailleurs. La Belgique et l’Espagne s’en sortentt assez bien par rapport à l’Allemagne, mon pays d’origine. Les parents retournent beaucoup plus rapidement au travail et semblent maintenir le lien avec leur travail et leur entreprise. En fin de compte, il s’agit de créer un modèle de lieu de travail adapté aux phases de la vie qui traite les gens comme des individu·e·s, et non comme un numéro personnel.


Annick : En vivant et en travaillant en Suède pendant deux ans, je suis entrée en contact avec une culture déjà beaucoup plus avancée que la Belgique en termes d’équité et d’égalité femmes-hommes.  Entre autres choses, les nouveaux pères ont les mêmes possibilités de prendre congé que les nouvelles mères, ce qui est non seulement une chose fantastique pour les enfants, mais conduit également à plus d’égalité et d’équité dans les opportunités professionnelles. J’ai été surprise au début de voir autant de pères au supermarché avec une poussette pendant la semaine et pendant les heures de travail. Mais en fait, c’est la situation normale. En Belgique, bien sûr, il y a aussi des initiatives dans ce domaine, mais nous avons encore du chemin à parcourir.


A quoi ressemblent ces processus équitables chez Audi ?

Annick : L’inclusion, la diversité, l’équité, ce sont des valeurs auxquelles Audi Brussels attache une grande importance. Ces valeurs sont décrites dans diverses lignes directrices et processus, elles sont activement abordées et remises en question et des actions d’amélioration sont définies si nécessaire.  En outre, il existe différent·e·s personnes de contact en cas de problème. Cela ne signifie pas que tout est parfait, mais il est important que ces thèmes reçoivent l’attention nécessaire. Par conséquent, le respect de ces valeurs dans la vie quotidienne et au travail devient de plus en plus évident. Une fois ce point atteint, nous n’avons plus besoin de processus – c’est ce que nous devrions nous efforcer d’atteindre.


Sabine : Je ne ferai pas de compromis sur #EmbraceEquity. Avant d’accepter de travailler n’importe où, je vérifie où se trouvent les femmes, quels postes elles occupent et si elles sont rémunérées correctement. Si je vois un potentiel d’amélioration, je mène activement la discussion pour apporter ce changement. Je ne l’accepterais pas autrement. Je garde consciemment les yeux ouverts pour voir que les personnes appartenant à des groupes sous-représentés reçoivent un traitement équitable.

Depuis la pandémie de Covid-19, de nouvelles formes de travail apparaissent rapidement comme des espaces de bureaux créatifs, des aménagements améliorés du télétravail et des solutions de production numérique. Cela a-t-il rendu le milieu de travail plus équitable ?

Annick : Le Covid a accéléré l’évolution vers un travail différent.  Alors que de nombreux employeurs avant Covid hésitaient encore à donner aux collaborateur·trice·s plus de liberté pour organiser leur travail, beaucoup de ces employeurs ont vu pendant le Covid que les choses peuvent également être faites différemment. Je suis convaincue que cette évolution est très positive pour #EmbraceEquity. De cette façon, les collaborateur·trice·s, qui, en plus de leur vie professionnelle, ont également de nombreux défis dans leur vie privée, peuvent mieux combiner les deux et se concentrer sur ce qui est vraiment important.  En tant que mère de trois enfants, maintenant de grands enfants, j’ai trop souvent eu trop de stress inutile pour des questions d’organisation – les enfants arrivent-ils à l’école à l’heure, maintenant que je dois être au travail à 7h00 du matin pour une réunion ? Que se passe-t-il s'ils sont malades demain matin et que je n'ai pas de services de garde d'enfants ? Nous pouvons mieux utiliser cette énergie pour le contenu de nos tâches, ce qui en fait une situation gagnant-gagnant pour le·a membre du personnel et l’employeur.


Sabine : C’est une question à laquelle il est compliqué de répondre. Encore une fois, cela dépend des besoins de l’individu·e. En tant que manager, cela n’a vraiment aucune importance pour moi où le personnel travaille. Si le télétravail peut aider quelqu’un·e à trouver un meilleur équilibre entre sa vie professionnelle et sa vie sociale, il améliorera finalement sa sécurité psychologique et sa productivité. Dans notre département, nous avons mis en œuvre un projet pilote pour un un nouvel espace de bureau où est appliqué un principe de bureau flexible . Nous avons complètement transformé notre bureau avec de petites zones de réunion, des espaces polyvalents dynamiques et une insonorisation. Nous nous y habituons lentement, travaillons sur un système de réservation et organiserons des workshops pour définir les leçons à en tirer.

Logo Audi Brussels

Ces projets innovants nous aident-ils à #EmbraceEquity ?

Sabine : Je l’espère sincèrement. Nous avons encore quelques obstacles techniques à surmonter, à savoir si tout le monde a deux écrans à son bureau et si les chaises de bureau conviennent à tous ceux qui utiliseront l’espace. Cela va bien au-delà de l’équité entre les genres. La création d’un milieu de travail inclusif exige que nous emmenions tout le monde dans notre cheminement. Nous devons adapter nos structures, nos processus, notre langue et notre environnement de travail pour y arriver.


Annick : De tels projets novateurs aideront certainement le thème #EmbraceEquity. Ils laissent plus de liberté au salarié pour organiser son travail de manière optimale, ce qui conduit automatiquement à des conditions de travail adaptées à la situation des membres du personnel. L’évolution vers la nouvelle façon de travailler a commencé et ne peut plus être arrêtée. Bien entendu, nous rencontrerons également des résistances dans la mise en œuvre de tels projets. Cela a du sens avec le changement, mais pour de plus en plus de collaborateur·trice·s, ces autres formes de travail sont considérées comme allant de soi et c’est imparable.


D’autre part, nous sommes bien sûr dans un environnement d’usine et tous les projets innovants ne peuvent pas être appliqués de la même manière à tout le monde. Construire des voitures nécessite toujours une certaine présence dans l’usine. Il est également important pour nos collaborateur·trice·s de production de réfléchir à des projets innovants qui peuvent améliorer l’organisation du travail. #EmbraceEquity – Accepter les différences et arriver à une situation gagnant-gagnant.

Interview pour #EmbraceEquity

Comment voyez-vous votre rôle de gestion ici ?

Sabine : Traiter chaque personne comme elle veut être traitée. C’est simple. Je me considère comme un modèle, mais cela va plus loin que cela. Je soutiens de manière proactive le réseautage, car il nous aide à envisager de nouvelles perspectives et à construire des ponts. Il n’existe pas de solution universelle. Personne ne devrait être forcé de changer qui il est pour ressentir un sentiment d’appartenance chez Audi. Être un·e leader inclusif·ve compétent·e, c’est regarder la personne qui se tient en face de vous, voir ses forces et l’encourager à se développer pour atteindre ses objectifs personnels et professionnels. Je garde toujours en tête : tout le monde n’est pas comme moi. Comment puis-je encourager au mieux cette personne afin qu’elle puisse #EmbraceEquity comme je pourrais le faire ?


Annick : Assurer l’inclusivité et la diversité, ainsi que l’équité, est un élément fondamental d’une bonne gestion. Cela fait incontestablement partie de la tâche principale du.de la manager de mettre en place une organisation dans laquelle tous les collaborateur·trice·s se sentent bien et valorisé·e·s et dans laquelle chacun·e a la possibilité de se développer. Il est important que le·a manager donne le bon exemple et laisse visiblement de la place au sein de son équipe pour aborder activement ces valeurs et engager le dialogue en cas de problème.